« Quand je n’ai pas de bleu, je met du rouge »

Pablo Picasso

 » Ce n’est pas sérieux?  » : voilà la réponse d’un jeune homme, mi intrigué mi choqué, en rendez vous, quand je lui ai proposé une autre vision et une autre version de la réalité de ce qu’il vivait.

 » Vous n’êtes pas sérieuse? » pourrait-on dire à la vie quelquefois.

Avez vous remarqué combien il est difficile d’accepter que les événements ne se déroulent pas comme prévu? Combien il est difficile d’accepter que les gens de notre histoire ne réagissent pas comme nous l’aurions aimé et voulu, comme nous l’avions décidé à l’intérieur de nous, comme nous l’avions rêvé et attendu?

 Comme il est difficile de remettre du jeu dans la réalité de nos souffrances?

Comme il est finalement difficile d’accepter et de lâcher prise.

Doit-on tout accepter? Comment lâcher prise? Que puis je faire? Comment moins stresser? Comment être moins triste ou en colère face à cette situation? …

Que de questions qui montrent que la plupart du temps, nous répondons NON à la réalité telle qu’elle nous ai proposée.

Bien sûr, il est primordial de savoir dire NON. Il est tout autant primordial de savoir dire OUI.

 Alors soyons sérieux un instant et essayons d’y vois plus clair!

1) Accepter c’est déjà constater un fait.

Quel est, quels sont les faits précis dans votre situation? Qu’est ce qui se passe concrètement dans cette situation où vous dites non et où vous n’arrivez pas à lâcher prise? 

Exemple : le feu est rouge et je suis en retard. Je suis stressée ou déprimée ou en colère. Mon patron a refusé de m’accorder la formation désirée. Ma collègue de travail a perdu le dossier x et n’a pas téléphoner à Y. Mon enfant a refusé cet emploi pourtant intéressant selon moi. Je viens d’apprendre le décès ou la maladie d’un proche… etc

Seulement constater les faits! C’est un fait, il n’y a rien d’autre à faire que l’accepter. Pour autant, très souvent nous n’acceptons pas la réalité des faits et ceci en totalité ou en partie.

Cela ne veut pas dire, pour autant, se résigner ou être d’accord avec ce fait mais accepter ce qu’il est, accepter qu’il existe, accepter ce qui existe. 

 

2) Reconnaître qu’il y a une difficulté face à ce fait ou une partie des faits. 

Si vous n’aviez pas de difficulté face aux faits, accepter serait très simple. La difficulté a accepter est souvent reliée à la(les) difficulté(s) dans laquelle ces faits vous mettent?

Reconnaître qu’il y a une difficulté pour vous et reconnaître quelle est la difficulté, se recentrer sur ce que vous ressentez et vivez face à cette difficulté vous permettra de passer à l’étape suivante.

 

3) Observer ma réaction au fait, à la difficulté, m’autoriser à… 

Est ce que je peux ou non changer les choses, les faits, la difficulté?

Si oui, ma réaction est-elle appropriée et efficace?

Si la réponse est non, quelle est l’émotion en présence face à ce fait et cette difficulté? Quelle est ma réaction? Si je ne peux changer le fait, je peux peut être changer ma réaction au fait ou à la difficulté?

Exemple  : si je suis en retard, ma difficulté est de rester calme parce que j’ai peur de perdre mon travail? J’ai peur d’être jugée ceci ou cela? Je suis en colère contre moi de mes difficultés à m’organiser? Je suis triste de …

Quelle est votre réaction, mon comportement, votre ressenti dans la situation présente?

Quelles sont les conséquences imaginées ou vécues pour vous avec cette réalité? 

S’autoriser à réagir, à vivre une émotion, à lui laisser de la place, participe à l’acceptation.

Vous autorisez vous à être dans cette difficulté, à avoir cette réaction? 

Ne pas accepter est tout à fait normal, autorisez vous à ressentir et vivre les choses telles que vous les vivez.

Pouvez vous vous autoriser à être ce que vous êtes dans l’instant et à vivre les choses telles que vous les vivez? Et cela même si vous aimeriez être ou vivre autre chose.

Pouvez-vous accepter de ne pas accepter? 

 

4) Ecouter la voix de la critique et du jugement en vous. Ecouter la voix de l’accusation. Contre quoi et contre qui se focalisent t’elles?

Quel est, quel serait le sens et le non sens pour vous dans cette situation? Qu’est ce que cette situation, cette difficulté, cette réaction, cet état veulent dire pour vous?

Si je viens de recevoir la nouvelle du décès d’un de mes amis, dans mon exemple, de quoi est ce que je m’accuse, de quoi est ce que je l’accuse, de quoi est ce que j’accuse la vie?

Qui d’autre accusez-vous, critiquez ou jugez-vous de ne pas être correct selon votre système de valeurs? Qui est coupable selon vous? Quelle est votre INTERPRÉTATION des faits?

Peut être est ce que je juge que ma collègue ne me respecte pas en n’effectuant pas sa part de travail ou que ceux ci ou cela m’a mise en retard…

Dès que vous sortez des faits, vous laissez la place à une interprétation. Cette interprétation du passé, du présent et du futur remet en jeu vos blessures passées, votre système de protection et la plupart du temps nous pensons et jugeons à travers les filtres de nos propres perceptions et croyances sans vérifier l’intention réelle de l’autre en cause.

Et si ce n’était pas le cas? Si votre interprétation était erronée

 

Qu’est ce que cela changerait dans ce cas? 

 

4)Reconnaître votre part de responsabilité dans la situation et sortir de la victimisation. Découvrir votre besoin :

Regarder de plus près sur qui et sur quoi se porte vos accusations, critiques et jugements vous permettra, après avoir vérifié l’exactitude vos pensées et croyances, de définir quelle est votre part de responsabilité et ce sur quoi vous pouvez agir?

Accepter ne veut pas dire tout accepter, se résigner, subir ou encore ne rien faire.

Si je consens à dire oui et à accepter le fait que je sois en retard ou le décès de mon ami, cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec tout ce qui m’est offert à vivre dans cette expérience.

Ce sur quoi je dis non, me montre où un de mes besoins n’est pas satisfait et m’ouvre éventuellement la porte à une prise de conscience et/ou une action à poser? 

 

 5)Élargir son point de vue et mettre du rouge

 » Si je n’ai pas de bleu , je met du rouge ». Cette phrase de Picasso me revient quand je bute sur l’incapacité à accepter et à être créative dans mes réactions et solutions face à mes problèmes et difficultés. Quand je me bloque, quand je focalise sur le manque du bleu!

La plupart du temps, votre passé vous offre un cadrage serré de vos perceptions et de vos difficultés actuelles à travers le prisme de vos douleurs et souffrances vécues et à travers votre expérience .

Si j’ai toujours mis du bleu pour peindre mon ciel, peut être est ce que cela a fonctionné plus ou moins bien, mais je ne m’offre pas la possibilité de m’adapter à la nouvelle situation (je n’ai plus de bleu) en étant créative et par cette voie à me proposer une adaptation et une évolution de conscience et d’expérience.

Alors et vous dans quel domaine n’avez vous plus de bleu?

Pourriez vous sérieusement envisagé de mettre du rouge?

Pourriez vous, vraiment c’est pas sérieux, mettre directement du rouge ? Etes vous prêt(e) à jouer le jeu? 

 

De mon côté, je vais aussi tenter le rose et l’orange après tout… Pourquoi pas?

 

Stéphanie BUONONATO

Art thérapeute et coach au 4 rue de Beauregard 42600 MONTBRISON

06 66 59 78 62

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