Mais quel con-ne!

Avez vous remarqué combien il est rageant de voir à quel point les autres ne comprennent pas, et à quel point ils sont illogiques dans leurs réactions? A quel point il peut être blessant ou énervant qu’ils ne fassent pas comme nous voudrions qu’ils fassent et au moment où cela serait bien pour nous? A quel les choses ne se passent pas comme nous le voudrions? Bref a quel point nous sommes entourés de «  » »cons » » »?

En réalité, vous êtes-vous déjà fait ce genre de réflexion? Pas toujours très avouable, n’est ce pas?

Vous êtes-vous senti seul ou séparé face aux autres, face à un environnement de travail, familial ou de société? En avez-vous déjà désespéré ou fulminé?

« Mais quel con(ne)! C’est pas vrai, on ne peut pas être con(ne) à ce point! « 

 

Non, effectivement on ne peut pas être « con(ne) » à ce point.

Il est tellement joyeux d’en prendre conscience  dans ces moments là que ce soit l’autre qui soit en question ou que le jugement s’adresse à soi même. Je m’explique :

Ce week end, c’est la discussion d’un couple à côté de moi, à propos d’autres participants à notre activité qui m’a d’abord mis la puce à l’oreille puis franchement démangé, à la limite d’aboyer.

J’ai d’abord trouvé leurs propos durs et une part de moi s’en ai trouvée peinée puis offusquée :  » Comment peut-on être aussi critique et traiter les gens comme ça? Quels cons! « 

Oups, prise en flagrant délire de critique devant la critique , de jugement posé sur le jugement. J’étais juste en train de faire pareil, ce genre de situations en cascades, dont on est rarement pleinement conscient.

La stratégie du con?

Aussitôt vu, aussitôt repris par une autre part de moi, qui se prend  et se croit pour plus ceci ou cela :  » Essaye de comprendre, leurs besoins ne sont pas satisfait et leurs frustrations les entraînent, sans d’autres moyens présents, à poser un jugement. Leur comportement, qui te semble incohérent et blessant, est en fait une stratégie d’adaptation à la souffrance générée par la différence entre leurs besoins et la réalité de leur vécu dans l’instant présent. Cela fait surement émerger en toi la résurgence de souffrances en écho non résolues ou de besoin non satisfaits! Tu te trompes de méchants. Soit plus tolérante, voyons ».

 » Ouais c’est ça blablabla …. C’est moi qui doit être tolérante? Bien sûr! T’y comprends rien.  Tu me prends pour une conne ? Non ce n’est pas correct, c’est pas humain et ça me dérange !… »

Je vous passe la suite… Vous reconnaissez ce genre de dialogue intérieur? 

Le petit manège a duré un bon moment à l’intérieur de moi. J’étais en conflit silencieux avec ce couple qui venait « gâcher » mon besoin d’harmonie et de paix et en conflit contre moi, de réagir par le conflit, ne respectant et ne contribuant, moi même, pas, non plus,  à mon besoin d’harmonie et de paix, entre autres.

Bref c’est con quand c’est comme ça, non?

Versant de la toute puissance ou de l’impuissance, dans ces cas là, le con peut être l’autre mais aussi soi même.

Comment réagissez-vous à la connerie?

La rigidité ou l’abandon, la tentative de contrôle, l’agressivité ou la soumission? Autre chose? Qu’est ce qui s’installe en vous dans ces cas là? 

Retrouver « le bonheur d’avoir tort et la joie d’être entouré(e) de cons », c’est :

  1. Accepter qu’il est possible d’avoir tort et d’être soi même con(ne) pour quelqu’un et parfois soi même! Pas si facile mais essentiel. Vous rappelez vous le film  » le dîner de con »? Le con n’est pas toujours celui que l’on croit et nous sommes tous le con de quelqu’un. N’est ce pas?
  2. Prendre du recul et observer son propre comportement. Tout compte fait, sert-il la relation? Etes-vous en paix avec la réalité du moment présent? Avec vous même? Que faites vous, dites vous, comment agissez vous ou réagissez vous?  Le résultat est-il satisfaisant?
  3. Ouvrir le champ des possibles. Et si l’autre avait AUSSI raison de son point de vue et vous du votre ? Est ‘il possible que personne n’est tout à fait tort ou raison?
  4. S’offrir de l’empathie et en offrir à l’autre si cela est possible dans l’instant. Chacun est pris dans la difficulté de ses besoins non satisfaits. Quel est votre besoin? Pouvez vous l’exprimer et poser une demande? Pouvez vous percevoir celui de l’autre ou le lui demander?
  5. Vérifier les fausses empathies :  du type CONSEILLER ( » Tu devrais faire comme cela , en gros ça te rendrait moins con de mon point de vue »), du type NIER ou EVITER ( « Mais non, il a rien dit, il ne se passe rien, tout va bien. Je ne suis pas touché(e) ni concerné(e), ça va passer tout seul, de toute façon je suis con(ne) alors ça sert à rien, je peux rien faire »), du type ANALYSER et DIAGNOSTIQUER ( » C’est sûrement dû à …… qui l’empêchent aujourd’hui de prendre conscience qu’il ou elle est con ou bien c’est parce qu’il n’a pas fait …… qu’aujourd’hui il(elle) en est là »), RAMENER A SOI ( » Ah oui, moi aussi, ça me fait penser que moi aussi, un jour quelqu’un m’a … et ça m’a fait mal! »), du type HUMOUR ( » Ahahah trop drôle, quel con mais on t’aime bien. Ce que tu peux être susceptible, je rigole.. »), de type SÉPARATION ( « Viens c’est des cons, on les oublie, on leur parle plus »), du type REFUGE DANS LA RÊVERIE (« Je rêve d’un monde idéal où tout le monde serait moins con et ferait  … et pas comme ces cons qui …., pfff »), du type MILITANTISME (  » A bas les cons, légalisons, légiférons pour ….. obligatoire! rejoignez- nous pour la manifestation du 13 mai 2019, réveillez-vous et sauvez le monde et l’humanité de la connerie des autres »)…etc. Avez vous repérer votre parade? Il y  en a beaucoup d’autres. Je vous propose de compléter la liste dans les commentaires. Votre partage contribuera aux autres lecteurs. 
  6. Ecouter avec bienveillance et grandir d’un point de vue différent du sien, sur une réalité de toute façon multiple. La stratégie d’adaptation de chacun est juste un moyen différent de répondre à des besoins communs. Peut être apprendrez-vous quelque chose d’important sur vous même? Sur l’autre? Peut être apprendrez-vous à aimer vos cons et accepter d’être à votre tour en tort et le(la) con(ne) de quelqu’un sans vous en trouver blessé(e) ou irrité(e) mais grandi de l’ouverture à la différence et une nouvelle conscience?

 » Le sens que tu mets sur l’action de l’autre est ce qui te blesse » Byron Katie

Au final, avez-vous remarqué comment nous interprétons le sens des actions des autres, quand il ne va pas dans le sens de ce que nous voulons, comme forcément négatif? Comme con? Comme volontairement là pour nous enquiquiner? 

Alors qu’à l’évidence, chacun d’entre nous cherche à satisfaire ses besoins et contribuer à apporter au monde le meilleur de lui(elle) même, porté(e) par ses valeurs les plus précieuses.

Tout bien pesé, combien de disputes pourrions nous éviter, si nous n’interprétions pas le sens des actions et paroles des autres, quand il viennent heurter nos limites, comme étant négatives?

En tout cas, ce week end, finalement, ce couple m’a beaucoup appris sur ce qui se passait pour moi sans que je n’en ai conscience. Encore une occasion de grandir.

Merci 

J’ai passé le reste de l’activité à être plus attentive à mes besoins et en choisissant une autre stratégie, plus adaptée, pas si con que ça au final et bien plus joyeux.

 

Et vous comment vous y prenez vous avec les « con(ne)s »? 

 

Si cet article vous a plu, merci de le partager!

Merci.

 

Au plaisir de vous lire, vous revoir ou vous rencontrer

Stéphanie BUONONATO

Art thérapeute et coach au 11, place de l’église 42600 MONTBRISON 06 66 59 78 62

 

 

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