En ce temps là, dans les maisons mais aussi dans les institutions et toutes les associations ou regroupement d’humains… Que ce soit en France, en Italie, ou en Ethiopie et partout, partout ou presque autour du monde….

L’ECRAN MAGIQUE avait fait son apparition et régnait en maître.

Dans les maisons, les quartiers, les villages et le monde entier, tout le monde criait sa joie. C’était tellement génial, une ouverture sur le monde, des informations nuit et jour sur tout ce que l’on peut imaginer… Tout, tu imagines!

Et gratuitement ou presque! Et pourtant, le gratuit a souvent un prix mais peu s’en souciait …

C’était l’engouement.

Il était d’abord apparu chez les privilégiés et puis c’était devenu viral… Les écrans s’étaient multipliés, devenant même portatifs et chacun en étaient équipé. Tout était à disposition, 24h sur 24, partout avec toi, tout contre toi. Tout était à disposition sauf le temps pour ses proches selon moi mais bon, pas de rabat joie. Le rythme de vie était infernal pour la plupart des gens.

L’ECRAN MAGIQUE était devenu indispensable.

Un jour pourtant, les choses sont devenues sérieuses. C’était en 2020, il y a longtemps. Partout sur la planète, une épidémie s’enflamma. Elle faisait rage sans distinction et sans frontière.

Ce virus très virulent tuait et sa zone d’influence était à grande échelle.

La décision fût prise du CONFINEMENT…

Le mode était sous le choc même si quelques-uns, la peur et la douleur au ventre partaient encore travailler chaque jour et que d’autres ne voulant pas sentir la peur la narguait de pleins de manières, la plupart des êtres humains de la terre durent se rendre à l’évidence, ils devaient rentrer et rester chez eux.

J’étais jeune à l’époque, je n’avais que 45 ans. Je me souviens… C’était difficile. Je me suis vite retrouvée comme tous, chez moi.

Au fil des jours, au fond de moi, beaucoup d’émotions et de prises de conscience se jouaient mais je dansais ma joie d’être confinée malgré les difficultés et défis de cette période, et ils étaient nombreux. J’étais avec ton grand père Julien et le reste de la famille… Ton grand père n’avait que 17 ans à l’époque. Oui je sais c’est dur à imaginer, il a été jeune comme toi avant de devenir vieux et ridé. Le jour du confinement, c’était le jour de ses 17 ans, dur pour un jeune homme comme anniversaire.

Je me racontais que c’était la fin de la fuite de Soi, même si au contraire, beaucoup de monde paraissait encore plus se divertir grâce à l’ECRAN MAGIQUE et la multitude de ses propositions.

Je croyais que nous allions arrêter de nous fuir et de fuir vers les écrans. Mais au contraire, le processus s’intensifiait dans un premier temps.

Et pourtant…

Un peu perdue quand même, une voix puis une voie sont apparues en moi.

La voix au fond de moi me chantait la joie d’être là, confinée de manière Divine avec ceux que j’aimais, de les voir vivre près de moi, se lever la tête enfarinée, bailler, bouger, rire ou râler, vivre et être là… Quelle joie de sentir les odeurs d’une maison qui vit, de regarder les yeux de ceux qu’on aime, d’entendre leurs pas dans le couloir, l’odeur de leurs chevelures, d’écouter une respiration , un silence ou une voix choyée, la trace d’une vie aimée dans la maison. Y a pire comme punition. Combien de fois dans ma vie avais-je eu avant cette chance, rien à faire et tout ce temps ensemble. Le temps et l’espace qui s’effacent pour laisser place à nous. La voix me montrait la voie.

Les premiers jours n’ont pas étés faciles. Nous n’avions pas l’habitude. Chacun était encore un peu rivé à son écran.

Dans beaucoup de maison, c’était la tension plutôt que l’attention.

Le réseau était saturé, internet croulait sous les demandes tel un Dieu qui sait tout, tout le monde se référait à Google, Facebook, Netflix ou Instagram pour connaitre, pour se divertir, pour s’amuser, pour s’informer des nouvelles du monde. Les écrans étaient devenus nos Dieux et nos conseillers, nos partenaires de vie. Ils étaient des experts et des guides, ceux qui savaient et ceux à qui il fallait se référer même pour te faire à manger et savoir quoi penser ou choisir.

Oui je sais quant à leur sagesse, personne ne se posait la question.

La voix ne me quittait pas, elle criait maintenant. Relations, liens, va au cœur, amour, AMOUR, AMOUR …

Était-ce cela que l’on avait fait de l’Amour? De l’amour de Soi, des autres, de notre nature et de la vie? Chacun rivés devant son écran, ne se regardant plus les uns et les autres qu’à travers eux, derrière Internet, celui qui gérait maintenant toutes les transactions, tous les liens inter-personnel et même ceux intra-personnel.

Pour apprendre à savoir qui tu étais, tu n’écoutais plus ton cœur mais internet. Pour savoir quoi faire, tu n’écoutais plus ton cœur , tu écoutais internet…

Il y avait du bon bien sûr. Jamais l’information n’avait été aussi facile à trouver. Oui mais ce n’était pas si net pour moi :  de quelles informations parlait-on?

Le messager est tout aussi important que le message et l’information véhicule beaucoup de messages. Sont-ils pour autant tous sages? 

Je savais à l’époque que mes sages intérieurs sont les meilleurs guides et experts du savoir dont j’ai besoin et que mon esprit était souvent embrouillé de ce réseau d’informations et de désinformations pas  si nettes.

Logés dans mon cœur, ils m’indiquaient que le réseau internet était comme un grand cerveau avec beaucoup de neurones.  Mais cela me posait question : Le cœur de l’humain était-il vraiment connecté à ce réseau? Fonctionnaient-ils main dans dans la main? Le cœur de l’Humanité était-elle au cœur du système? Ou bien les réseaux lui faisait-elle écran plutôt que de lui servir d’écrin? Si le réseau était la tête ou à la tête qui était au cœur et au corps de la vie?

Et puis un jour, c’est devenu vraiment encore plus sérieux pour moi. J’ai coupé mon ordinateur pour un temps. Et dans cette période où se prendre dans les bras et embrasser les gens que l’on aimait était devenus dangereux, à cette époque où chacun était confiné sans pouvoir pour autant être à la cour et au cœur de Soi, de son humanité, cette voix s’est radoucie et elle m’a chuchotée le mot INTIMITÉ.

L’intimité? Réseaux sociaux? Ecrans?

Justement m’a dit la voix de mon cœur, justement…

Pour sortir du confinement extérieur, rentre dans ton intimité, à l’intérieur, près du feu sacré de ton être, dans la chaleur de ton cœur… Regarde où tu es confinée à l’intérieur de toi. Quelles sont tes limites, tes restrictions et les confins EN toi? Qui est au cœur de tout en toi?

Et c’est ce que j’ai fait.

C’est ce que beaucoup ont fait. C’était le moment de réinventer la relation, le lien entre les humains, l’art de vivre ensemble en harmonie et en équilibre avec soi, avec un-e autre, avec les autres, avec la société, avec la Vie et le monde, avec l’environnement aussi. Oh oui c’était toute une histoire dramatique l’environnement à l’époque tu sais. Et le travail, la santé, l’école … C’était pas simple.

Quand l’été 2020 est revenu, les gens ont recommencés à jouer, à se rencontrer les uns les autres dans la vraie vie dans un autre  système de réseau tout en restant bien sûr en lien avec le monde. Ils ont recommencés à se regarder, à se découvrir et à se toucher. Ce n’était plus tabou ni dangereux. Ah aujourd’hui, ça vous parait bizarre, mais c’est vrai, les gens ne se touchaient plus eux même et n’étaient plus si touchés dans leur cœur par l’autre. Les humains utilisaient encore, à l’époque la critique pour exprimer leurs besoins. Tu souris? Mais c’est vrai, tu sais.

Les écrans ont continués à exister bien sûr mais les humains ne les ont plus considérés comme leurs essentiels et ont retrouvés le chemin de leur cœur. Ils ont commencés à agir autrement.

Les familles se sont à nouveau retrouvées et dans les maisons, dans les villages, dans le monde beaucoup ont délaissés internet pour retrouver la fête, la fête simple des cœurs qui s’aiment et qui aiment la vie, leur vie pleinement guidés par leur sagesse intérieure et non plus par les informations extérieures… La fête de leur joie. La fête d’une vie plus simple, de relations plus fluides, de l’expression de la beauté de la vie et de l’Humanité et de tant d’autres choses encore. LA joie de vivre tout simplement. Il s’en ai passé des choses…

Cela a pris un peu de temps, c’est vrai.

Mais finalement pas tellement.

Comment?

Ah…..(soupir)

Je suis vieille tu sais, je suis un peu fatiguée, je te raconterais comment demain… Il est temps d’éteindre et d’aller se coucher à présent.

Bonne nuit mon trésor. Fait de beaux rêves… A la Lumière de l’étoile de ton cœur…

Stéphanie

 

 

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