Te sens-tu boueux-se, empêtré-e, englué-e dans la vase de ton quotidien?

Sens-tu le sentiment d’injustice gronder en toi mais l’incapacité d’ouvrir la bouche aux paroles qui rétablissent? Ou bien de grogner et peut-être même de mordre pour faire respecter les limites de ton territoire ou de ta protection?

As-tu l’esprit embrouillé, dans le brouillard, assailli par des idées sombres ou qui tournent en boucle dans la cage de ta mémoire ou de ton souci? Te sens-tu hébété-e et incapable d’agir?

As-tu séché et ravalé les larmes de ton cœur parce que tu te sentais épuisé-e et tu ne voyais plus que le bout du rouleau?

T’es-tu demandé le sens de tout ça, le pourquoi, le comment, le où et le quand sans savoir par où commencer, un genou à terre dans la galère des défis à relever?

T’es tu parfois assis-e, perdu-e, lessivé-e, fragilisé-e en te demandant ce que tu voulais finalement et vraiment?

T’es tu déjà senti coincé-e dans une situation, impuissant-e, doutant-e, à vif, inerte, incapable de trouver le calme et l’apaisement?

T’es tu déjà senti-e totalement effrayé-e devant la tâche à accomplir, devant la montagne à gravir, devant le ravin à franchir, devant la falaise qui s’effondre et le sol qui se dérobe sous tes pieds?

As-tu déjà rêvé d’être robuste, stable, débordant-e de vitalité, sûr-e de toi, serein-e et inspiré-e, sachant parfaitement quoi faire, dire, ou être en ayant les capacités et les moyens de tes intentions?

Si tu as répondu au moins un oui à ces questions, sache que c’est pleinement  ok, tu es un être humain et ces situations arrivent à toutes et tous. Elles font partie de la vie.

Sais-tu qu’en rendez-vous, beaucoup de personnes me parlent de manque de confiance en soi ou d’anxiété? Comme si elles avaient un problème? Alors que le problème c’est de ne pas vouloir que ces choses arrivent et vouloir toujours se sentir bien. Ce n’est juste pas humain.

Sais-tu que la majorité d’entre nous cherchent à gagner en confiance, en compétences, en savoir, en ressources, en bien être… à ne vivre que des choses « positives »?

Qu’en est-il de ces parties de nos vies où nous ne sommes ni grands, ni brillants dans l’intimité de nos êtres de douceur et de sensibilité?

Je ne sais pas pour vous, mais je crois que j’ai tout autant appris à avoir confiance en moi dans les moments heureux et de réussite que ceux de mises à terre difficiles.

Je crois que la confiance c’est aussi savoir vivre les périodes « Dé-« .

Les périodes de -fis, -croissantes, de -confiture, -routantes, de -prime, de -gringolades, -baroulades, -gueulasses, de -faites, -sorganisées, -sorientées et toute la série de cousin-es et voisin-es apparentées pas facile à -glutir. Ces périodes où il faut dé-faire et recommencer.

Savoir accueillir et traverser ces périodes est essentiel à la confiance en soi.

Il n’est pas toujours facile de lâcher nos habitudes de pensées et de comportements, de les modifier pour trouver d’autres ressources en nous et envisager d’autres possibles que ceux que l’on avait prévu.

Il est souvent nécessaire de regarder les choses différemment, sous un autre angle, un autre éclairage ou bien encore nous regarder différemment dans la situation.

Il est difficile de constater que pour plus de confiance en soi, il faut aussi accepter ses périodes où l’on n’a plus confiance en soi. Que c’est aussi ici que notre créativité se révèle, que notre intuition nous guide, que nos actions prennent sens, que les guérisons se produisent, que la vie trouve son chemin et que se révèlent à nous les miracles et la vitalité nécessaire.

Bien sûr, dans les périodes plus faciles, il est tout aussi important de laisser émerger ses ressources et sa créativité pour construire. Mais dans ces cas là, en général, on y arrive plus facilement.

J’aime jouer à ces jeux d’équilibre avec des galets comme sur la photo de couverture et je remarque que si, pour beaucoup, l’idée est de trouver la stabilité, l’équilibre, la solution, celle qui ferait dire voilà j’y suis arrivé. Pour moi, j’aime aussi, comme l’enfant quand ça s’écroule et qu’il faut recommencer, juste pour le plaisir de jouer.

Tout comme ces cailloux, ces pierres qui finissent par retomber et qu’il faut à nouveau ré empiler, remonter d’une façon différente, structurer sous un autre configuration pour donner un résultat différent, c’est aussi dans la chute que l’on comprend où l’édifice ne tenait pas, où il faut chercher autrement, ce qui fonctionne et ce qui ne va pas.

Il ne s’agit pas de figer la vie. De l’arrêter à un état. Ce n’est qu’une étape. La vie est mouvement même dans l’immobilité. Elle est équilibre dans le déséquilibre et stabilité dans ce mouvement même.

L’expérience, l’essai, le brouillon, le croquis, la maquette sont souvent nécessaires et la confiance en soi, c’est parfois juste savoir rester dé-terminé-e avant d’y arriver, prendre plaisir au chemin et à la magie de ces moments Dé,  sans penser que si notre édifice s’écroule , c’est nous qui nous écroulons.

Savoir reconnaître que ça fait mal mais que nous avons les ressources nécessaires pour nous relever, pour re-faire autrement est, je pense, une formule magique pour relever les -fis, savoir faire preuve de -brouillardise, savoir -manger et -velopper notre créativité, -barasser, -construire et recommencer sans dé-sespérer.

 La confiance en soi n’est jamais acquise une bonne fois pour toute et voilà c’est fait.

Avoir confiance en soi, c’est aussi avoir confiance que c’est ok de ne pas avoir confiance en soi, que quand ça -gringole, il y a aussi possible joie.

Que quand l’équilibre est atteint, tout devient presque immobile l’espace d’un instant mais qu’il faudra recommencer. L’équilibre c’est parfois aussi un jeu de déséquilibres et c’est bien aussi, comme ça. Même dans les périodes plus sombres, il y a toujours l’éclat d’une lumière, d’une joie.

Et pour vous? C’est comment? Dites moi en commentaire comment c’est pour vous quand le château de cartes s’écroule, quand le tas de caillou fait la débaroulade, quand ce que vous avez construit dégringole?

Stéphanie BUONONATO

Art thérapie au 11, place de l’église 42600 Montbrison

06 66 59 78 62

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