( identifier nos besoins 1: les grilles de lecture, suite…)

Ces grilles de lecture de nos besoins sont souvent contestées. Elles partent du principe que les besoins sont en général identiques pour tous les êtres humains. Elles ne tiennent pas compte de l’existence du désir, du projet qui pour les psychologues ou les psychanalystes constituent le fait que la personne est le sujet de sa vie et que la personnalité de chacun est unique, subtile et riche. La notion de « besoin » ,telle qu’on l’utilise dans le langage courant, est relative en fonction du lieu et de l’époque. Ce qui apparaît comme un besoin de nos jours, ne l’était pas nécessairement autrefois ou dans une autre société.

Dans notre société de consommation, ils semblent non seulement en forte croissance, mais quasiment sans limites. Il suffit de regarder autour de nous les publicités , les rues commerçantes qui suscite le désir que l’on prend pour un besoin, …. Cette notion de « besoins du consommateur » est en fait un amalgame dommageable entre les besoins qui sont naturels et nécessaires et les désirs ou envies, plus éphémères, changeants et subjectifs. Dommageable, car il nous laisse croire qu’il est impératif de satisfaire ces besoins/ désirs. Avoir besoin de nourriture, de vêtements, d’un logement, de relations sociales… n’est pas la même chose qu’avoir envie d’un modèle de téléphone, de cette robe à la mode, ou de ce paquet de couches ultra mode, que notre enfant adore…

Il est donc important de bien faire la différence entre besoin et désir.

1) Les besoins :

– Ils sont exprimés par l’ inconscient (instinct) sous forme d’une émotion ou d’une souffrance qui en signale la présence et la satisfaction ou non- satisfaction sous la forme d’une sensation physique agréable ou désagréable. Ils sont donc d’origine physiologique . C’est le corps qui parle

– Ils sont naturels et nécessaire à notre bon fonctionnement.

– Ils sont objectifs et le manque est réel. Ex: la faim

– Ils sont presque identiques d’une société à l’autre, universels

– Les besoins ne sont pas infinis.

– Il font souffrir jusqu’à ce qu’ils soient satisfaits et leur non-satisfaction peut entraîner la mort. Ils sont d’une nécessité vitale

– Ils sont innés, on apprend pas à avoir ce besoin.

2) Les désirs

– Ils sont exprimés par l’inconscient et le conscient. Ce sont des créations mentales d’origine psychologique.

– Ils sont non naturels, éphémères.

– Ils sont subjectifs, dépendent d’une perception. Le manque est « imaginaire »

– Ils sont fortement lié au contexte, à la société, à la culture, à l’ époque, à l’éducation…

– Les désirs qui peuvent s’appliquer à tout sont infinis.

– A peine satisfait, ils réapparaissent. LA satisfaction est brève et n’ apporte pas de satisfaction ou de soulagement profond. Sa non satisfaction entraîne la frustration.

– Les désirs sont acquis, liés à ce que l’on a appris et perçu.

Exemple : Je rentre dans un restaurant. C’est l’envie ou le désir si c’est la vue du restaurant qui m’a crée l’élan. C’est le besoin qui me guide dans ce restaurant si j’ai faim et qu’il me faut manger. Au bout d’un certain temps, je reste dans ce restaurant alors que je n’ai plus faim. En somme, je continue à manger non plus par besoin mais bien par gourmandise. A cet instant, je dépasse mon simple besoin, et je suis précisément dans le désir.

Exemple 2 : »J’ai soif » est un besoin – « Je veux du jus d’orange » est un désir.

Lorsque le besoin est non satisfait, il se manifeste par une sensation désagréable de manque, d’inconfort, de rétractation ou de privation. Pour faire disparaître ce manque, nous sommes poussés à agir par un comportement d’adaptation menant à un mieux-être et c’est à ce moment là que ce crée un désir.

Lorsque le besoin est satisfait, nous ressentons à ce moment là, un sentiment agréable de bien-être, de plaisir et de joie, d’expansion.

Le désir s’appuie, se crée à partir d’un besoin, mais il ne s’en tient pas simplement à lui, il le dépasse. Malgré que le besoin puisse être satisfait, le désir lui continue, se renouvelle .

En pratique :

Avant d’entreprendre quelque chose d’important ou de prendre une grande décision, posons-nous une première question:

– “Est-ce un besoin ou est-ce un désir?” Qui sonne à la porte?

– “QUI en moi éprouve ce besoin ou ce désir? Est-ce mon corps physique, est-ce mon état émotionnel, est-ce mon niveau intellectuel ou est-ce ma conscience spirituelle?” .Quelle sous personnalité se présente en moi?

– Ce désir, est-ce réellement le mien en propre (ou celui qu’une marque de chaussure a intégré en moi, celui de mes parents qui vivent à travers moi, celui de mon compagnon qui ….)

– Ce désir peut m’aider à être quoi, à satisfaire quoi ?

Exemple 1 :

Ainsi pourrons-nous nous apercevoir, que c’est manifesté en nous un désir sexuel alors que, en fait, nous avons un besoin d’affection, de tendresse… Dans ce cas, ce n’est pas notre corps physique qui est en cause, mais notre état psychologique ou émotionnel. Dans la situation inverse (où nous exprimons un désir d’affection alors que nous avons un simple besoin sexuel) alors c’est le corps physique qui se manifeste en réalité.

Exemple 2 :

Si nous avons le désir de faire de « grandes choses » (apparemment niveau mental ou spirituel), en fait nous avons peut-être simplement un désir de reconnaissance (niveau psychologique). .

Exemple 3 :

Une personne a un désir très fort de partir en voyage mais elle n’en voit pas la possibilité. La personne peut se demander en quoi le voyage l’aidera et qu’est ce qu’elle y fera concrètement? Visionner son programme aide à découvrir son besoin. Cela peut par exemple l’aider à être plus heureuse, plus légère, plus ouverte aux croyances et coutumes d’autres pays et de rencontrer de nouvelles personnes. Elle pourra ainsi manifester son besoin de rencontres par une autre réponse, un autre comportement et un autre choix.