Jean Paul Sartre

 

Oui, être libre, c’est savoir dire non. Je rajouterais, que pour savoir dire non, il faut également savoir dire oui.

Que de choix, que de décisions, que de liberté derrière ces deux mots de 3 lettres chacun :

OUI/NON.

L’un et l’autre intimement liés. Visiblement simples mais pourtant pas si faciles à prononcer.

Chaque jour, 10 fois, 20 fois par jour, nous sommes confrontés à un choix. Des plus anodins comme choisir ce que nous allons manger au déjeuner ou comment nous habiller ?Aux plus subtiles et décisifs comme « Vais je rappeler pour ce poste? « , « Dois je déménager ? « ou « Que répondre à mon conjoint pour cette décision importante? ».

 

Chaque jour, nous avons à choisir et à répondre :

Oui ou non?

 

Oui? Non? Pas si simple. Parfois la réponse s’impose d’elle même. Mais pas toujours. A l’intérieur, le conflit s’engage et gronde entre nos différentes voix et nos différents besoins.

 

«  Oui mais non, non mais peut être… Je ne sais pas! « 

 

Alors nous répondons un » truc » inaudible ou incompréhensible, faute de mieux, en regrettant immédiatement, de ne pas avoir répondu autre chose. Avec bien sûr, pour conséquence, au mieux pas grand chose, au pire l’inverse de ce que l’on désirais.

Avez vous remarqué, cette attitude qui rend ainsi nos messages et notre communication souvent bien difficiles, quand nos paroles prononcent un « oui » alors qu’ en nous dit quelqu’un dit  » non » ou inversement?

D’un côté, votre interlocuteur entend peut être « oui » vaguement puisque le ton de votre voix hésite et l’intonation dit « non mais oui » . D’un autre côté, il voit sans aucun doute le » non » dans la réponse de votre corps. Un double message. Ce que j’appelle le  » noui » .

 

Nos décisions « noui »

Engendrent des actions « noui »

Et des résultats « noui »

Qui nous « nouisent. « 

 

1) Apprendre à dire non, c’est apprendre à dire oui et inversement.

Dire « non » à l’un c’est dire « oui » à l’autre. Dire  » non » à votre conjoint, partenaire, vos enfants , votre patron ou vos employés, votre belle mère ou votre beau père, votre frère/ sœur ou voisin… C’est savoir vous dire « oui », vous choisir, vous respecter, vous aimer, dire « oui » à votre besoin. Et non, ce n’est pas être égoïste ou tout autre jugement négatif que je vous entend déjà me répondre.

 

2) Apprendre à vous dire non, c’est aussi apprendre à vous dire oui.

C’est pareil à l’intérieur de nous. Qui dit « non » , à qui et à quoi?

Exemple: J’ai envie de ce morceau de chocolat alors que je sais que ce n’est plus bon pour moi. Dire non à ma gourmandise pour dire oui à ma santé.

Dire non à une addiction, par exemple, quelle qu’elle soit pour préserver sa santé. Dire « non » à un comportement qui vous dessert ou à des effets négatifs pour vous, c’est dire  » oui  » à du mieux être et à du mieux vivre.

Décidez de vous faire aider si besoin pour votre bien et le mieux de tous.

 

Repérer à quoi, vous dites « oui  » quand vous dites  » non  »

peut grandement vous aider.

Et vous, savez vous dire « non » ? Et « oui » ?

Où devez vous apprendre à vous dire « non »? Et « oui »? Dans quel domaine, avec quel type de personnalité? Dans quelles conditions?

Savez vous dire oui, oui à la vie en vous, à ce qui est bon pour vous, vous met en joie, en élan, en vitalité?

 

3)Pourquoi éviter le « noui »?

Dire « noui » avec justifications ou excuses embrouille souvent le message , le rendant moins clair et donc moins efficace et « entendable », produisant souvent l’effet inverse que celui escompté. Loin de faciliter les choses, cela les rend plus difficiles.

Assumer son « oui » ou son « non » totalement permet d’être en paix avec son choix et d’en assumer les conséquences.

Exemple : je me rappelle d’une fois ou un de mes enfants m’avait demandé de venir le chercher à 3 h du matin à la sortie d’une fête. J’ai dit un « noui » de mauvaise volonté, pensant à mon sommeil et la grosse journée qui m’attendait le lendemain, mais incapable de dire « non » par peur de le décevoir et pour d’autres raisons basées sur mes croyances et injonctions internes et en faisant la tête tout le trajet de retour . Mon message n’était pas clair du tout et à entraîné de la confusion sur mes intentions vu mon humeur qui venait contrebalancer mon message et lui nuire.

Ce n’était pas un vrai « oui » ou l’on donne avec son cœur sans rancœur et donc avec bonheur.

Un vrai » oui » ou  » un vrai  » non » laisse une sensation d’ouverture, paisible et joyeuse à l’intérieur de soi. Le « noui » laisse des émotions et sensations désagréables et des pensées ruminantes.

Apprendre à dire « oui », c’est apprendre à accepter et à s’aimer soi et les autres.

Apprendre à dire « non » c’est apprendre à se différencier, à s’affirmer et retrouver ainsi confiance et estime de soi.

 

4) Dire « non » ou « oui » sans culpabilité et remords c’est possible!

C’est bien souvent

les conséquences projetées de notre réponse

qui nous empêchent de nous prononcer avec fermeté.

Notre histoire, nos croyances, nos pensées, nos injonctions internes inconscientes viennent embrouiller nos perceptions et rendre notre communication plus difficile.

Comment ont étés vécus les premiers « non » que vous avez prononcés? Ceux que vous avez entendus et ceux que l’on vous a adressés? Quels était les enjeux autour de ce refus et comment ont ‘ils étés vécus?

Avez vous été accueilli dans vos oui? Quelles ont étés les conséquences de vos oui? Et de vos non?

Un accompagnement avec un thérapeute peut être nécessaire dans cette phase.

Je vous propose d’ imaginer ou de repenser à une situation conflictuelle où vous avez eu, ou avez à vous positionner.

Quelles sont vos pensées et idées en conflits? Que disent les différentes voix en vous?

De quoi avez vous besoin? De quoi avez vous peur dans cette situation?

Quelles sont les conséquences que vous imaginez?

Avez vous peur de la réaction de la(les) personne(s) concernée(s) par votre réponse?

Peur de perdre de l’ affection?

Peur de perdre un intérêt?

Peur d’un jugement ou de votre propre jugement sur vous si vous vous osiez vous affirmez?

Quelles seraient les conséquences de votre non ou de votre oui, que vous souhaitez évitez? Sont elles réelles?

Comment savez vous qu’elles sont réelles si c’est le cas?

Ne surestimez vous pas l’impact de votre réponse?

 

5) Avant de répondre, je regarde ce qui se passe en moi

Prenez le temps de vous demander, qu’est ce que je ressens ? Qu’est ce qui réagit en moi? comment ça réagit en moi? Qui réagit en moi? Quelle partie de moi? Quelle sous personnalité? Quelle croyance?

 

6) Dire  » non » à la proposition plutôt qu’à la personne. Donner une alternative.

Reprenons mon exemple, qui s’est bien sûr répété. J’ai la fois suivante, exprimé que j’avais très envie de lui faire plaisir et de participer au bon déroulement de sa soirée mais que mon besoin de repos était essentiel. J’ai proposé de faire le trajet aller et un autre parent a pris en charge le retour. Pour cette fois là, tout le monde était content. Bien sûr, cela ne marche pas toujours. Il faut parfois beaucoup communiquer pour comprendre les enjeux et besoins de chacun mais cette fois ci, cela a marché.

Dire  » non  » à la demande plutôt qu’à la personne permet bien souvent d’être plus facilement accepté par votre interlocuteur. Pour cela, il est possible de différer, proposer une alternative, faire reformuler la demande pour en entendre le besoin derrière le désir et proposer une autre façon d’y répondre….

La communication est essentielle au bon fonctionnement d’une relation. elle n’est pas innée mais la bonne nouvelle c’est qu’il est possible d’apprendre.

 

Alors aujourd’hui à quoi allez vous dire Oui

et à quoi allez vous dire non?

 

Stéphanie BUONONATO

Art thérapeute et coach sur rendez vous ou par skype

au 4, rue de Beauregard

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