« La déception est bien moins pénible
quand on ne s’est point d’avance promis le succès »
Sénèque
Les relations humaines sont souvent le théâtre dramatique de beaucoup de souffrances . Que de déceptions, de souffrances mais aussi de bonheurs et de satisfactions dans la vie de nous tous. S’il n’est pas possible d’éviter les douleurs et les déceptions, il est possible de s’en servir pour réenchanter son quotidien relationnel et rééquilibrer déceptions et satisfactions.
Voici quelques questions à vous poser et 5 étapes pour tenter de renverser la vapeur de la déception.
Tout d’abord, reprenons quelques principes autour de la déception.
Pour qu’il y est déception, il faut qu’il y ait insatisfaction d’un besoin, ou plusieurs, accompagné d’une combinaison d’émotions qui découlent de ce besoin non satisfait.
Tout part donc d’un besoin.
Scénario catastrophe versus scénario optimiste :
* Ce besoin, bien souvent inconscient, à fait naître un désir qui est une tentative inconsciente de satisfaire ce besoin. Exemple : J’ai besoin de repos et j’ai faim. Ma journée de travail est finie, je rentre chez moi. J’ai le désir de m’asseoir à table et me poser en dégustant un bon petit plat mijoté pour moi.
* Ce désir est accompagné d’attentes, le plus souvent non communiquées à la personne à qui elles s’adressent. Dans mon exemple : J’attends donc inconsciemment ou consciemment, que le repas soit prêt quand je rentre, que mon compagnon qui rentre plus tôt que moi est déjà tout préparé. Je pourrais lui passer un petit coup de fil avant de partir du travail ou bien commander le repas de ce soir ou bien lui proposer un petit restau….ou….
* Ce désir n’ayant pas été communiqué, il n’y a pas d’ententes qui ait été validées par les deux protagonistes. Dans mon exemple: Je n’ai pas communiqué à mon compagnon mon désir qu’il fasse le repas pour ce soir mais j’espère qu’il le fera sachant que ma journée a été longue et bien chargée et que hier…. et que…. et que….parce que j’imagine qu’il sait forcément.
Si j’avais communiqué il aurait pu me répondre par exemple : » Oui, d’accord ou oui, je suis bien partant pour un restau » ou » oh non, je n’ai pas le goût, je suis fatigué. en arrivant je décongèle un truc. »
* N’ayant pas eu d’entente, il n’y a pas d’engagement de la part des personnes concernées. Dans mon exemple : mon compagnon est aussi rentré tard et n’a pas fait le repas. Il prend une pause sur le canapé pour satisfaire son propre besoin. Il ne s’est bien sûr pas engagé à faire le repas n’étant pas au courant.
* Il y a donc de grandes chances ou plutôt de gros risques que la déception soit le résultat de l’opération. Dans mon exemple : il peut y avoir déception, colère, tristesse, sentiment d’incompréhension, jalousie, découragement, critiques, doutes, abattement…etc.
1) Accepter la déception:
Il est tout à fait normal d’être déçu(e), c’ est inévitable. Plus les attentes sont importantes plus le risque d’être déçu(e) est grand. Plus la personne sur qui vous aviez des attentes est importante pour vous, plus votre relation compte pour vous, plus votre déception peut être grande. Plus votre besoin était grand, plus votre déception sera grande. Plus votre idéal et votre rêve était grand, plus votre déception le sera.
Le plus souvent, nous cherchons à éviter la souffrance et la déception. Et c’est bien normal. Il ne s’agit pas de la rechercher on plus.
La déception est une source inestimable de renseignements sur vos besoins inconscients. C’est donc une chance de mieux se connaître et de satisfaire ses besoins plus facilement.
Je me rappelle une phrase des Shadocks, entendue ado, qui disait à peu près ceci : » Plus ça rate plus tu as de chance que ça réussisse. » Elle m’a beaucoup inspirée et de nombreuses fois quand la déception venait pointer le bout de son nez.
Parfois les choses se passent comme prévues et fonctionnent du premier coup. Le plus souvent, pourtant, cela ne se passe pas du tout comme prévu et parfois cela rate complètement compte tenu du projet de départ et du film que l’on s’était fait. Parfois la déception est grande, parfois ce n’est pas ce qui était prévu mais c’est encore mieux.
Acceptez que la déception fait partie du chemin, que plus vous tentez des actions, plus vous prenez le risque de la frustration et de la déception et que cela est normal.
Plus vous accepterez, moins vous souffrirez en rajoutant de la dévalorisation, de la critique, des croyances négatives …. et de la souffrance par dessus la déception.
Plutôt que de fuir, je vous propose de regarder la déception, de prendre rendez vous avec elle, de vous donner du temps et de vous asseoir ensemble à une table pour discuter.
2) Se donner du temps, prendre le temps : pause!
Le corps physique a besoin de temps pour cicatriser, il en va de même pour les blessures de l’esprit et du cœur. Il faut du temps pour digérer et pour cicatriser. Tout dépend de l’intensité de la douleur, de la gravité de la blessure mais également des soins apportés.
Prenez le temps! Prenez du temps!
Se remettre en action immédiatement, c’est s’assurer de renouveler la même opération avec les mêmes comportements et les mêmes résultats sans avoir intégrer la leçon de l’expérience et résolu ses conflits intérieurs.
3) Accueillir les émotions, les pensées
Prêtez attention à vos pensées: que vous dites-vous?
Dans mon exemple : Est ce plutôt moi que j’accuse, mon compagnon, mon patron, mes enfants qui n’ont pas rangés le lave vaisselle comme demandé cette fois! Ou bien le voisin ou la société…
Tendez l’oreille vers vos plaintes intérieures.
Dans mon exemple : Ce n’est pas juste , c’est toujours ….., Ce n’est jamais…. J’aurais dû, il aurait dû… Je suis sûre que….etc
Tendez l’oreille vers vos jugements, vos critiques, vos conclusions, votre théâtre intérieur mais aussi vers vos émotions et vos sensations physiques.
Quelles ont-elles été sur le moment ? Et maintenant?
4) Observer et communiquer avec la partie de soi blessée
Voici une liste d’exemples de questions que vous pouvez poser à votre partie blessée pour communiquer avec elle. Je vous propose d’y répondre par écrit pour laisser votre voix s’exprimer entièrement et sans censure. Vous pouvez pendre deux feuilles ou deux couleurs pour symboliser le dialogue et la communication. Utilisez le je, le tu, le vous comme cela vous semble le plus évident.
Quelle a été votre réaction, vos pensées, vos comportement? Est ce que cela a donné un résultat satisfaisant? Y a t’il une autre façon de vous y prendre une prochaine fois qui serait plus adaptée? Qu’avez vous fait exactement? Qu’avez vous dit et donné? Qu’avez vous reçu concrètement et exactement? Quelles étaient à votre avis les intentions des personnes concernées? Quelles étaient leurs besoins supposés? Vous êtes vous mutuellement exprimés?
Quel était votre manque? Votre besoin non satisfait? Vos attentes? Les avez vous communiquée? Y a-t’il eu entente? Quel aurait été votre scénario idéal? A quel besoin cela aurait -il répondu?
Quelle blessure cela cause en vous? Cet événement ou cette blessure est-elle nouvelle ou vient -elle vous rappeler d’autres fois ou cela s’est déjà passé de cette façon? Avec cette même personne? Avec quelqu’un d’autre?
Que croyez-vous et pensez-vous sur vous? Sur l’autre? Est ce vrai? Comment savez vous que c’est vrai ou faux?
Accepter vous d’ être déçu(e) ou de décevoir les autres dans cette situation?
Inutile de rajouter de la souffrance
par dessus la douleur et la déception.
Cette phase de communication permet de prendre conscience de ce qui peut l’être.
Elle permet également de sortir de cet état qui subit l’événement en prenant conscience de :
- De son attitude éventuelle de contrôle sur soi, l’autre ou la situation,
- De son sentiment d’impuissance ou de toute puissance, de sa zone de pouvoir et d’influence
- De ces besoins,
- De ces attentes jugées légitimes ou non ou bien irréalistes, voir de ses exigences sur soi ou sur l’autre
- De sa manière de les exprimer et les communiquer
- De ces croyances,
- De ses engagements envers soi, envers les autres
- De ses valeurs, ses idéaux, ses essentiels
- De ses limites et du coût que cela a de les dépasser mais également des limites des autres, de la réalité
- De votre zone de tolérance et d’ajustement
- De focaliser sur le positif, sur ce qui est possible, sur les solutions
…etc
5) Réajuster et agir
Après avoir bien pris en compte vos pensées, émotions, sensations, besoins, croyances, comportements, vous pouvez maintenant faire le tri et réajuster vos objectifs, vos intentions et vos réalisations, vos pensées, vos comportements… et inverser la vapeur!
Vous pouvez sortir de la déception et rentrer dans la leçon de l’expérience. Vous pouvez pardonner, vous pardonner. Vous pouvez à nouveau retrouver la satisfaction et la joie du chemin parcouru. Quel soulagement!
Cette étape prend plus ou moins de temps en fonction de la profondeur de la blessure bien sûr et de sa complexité. Je vous ai donné un exemple léger mais certaines situations sont bien plus complexes que cela et évidemment, dans ce cas là, cela peut prendre beaucoup plus de temps. Vous aurez peut être besoin d’un professionnel pour vous accompagner.
Vous pouvez agir à partir de votre besoin avec une meilleure connaissance et efficacité.
Au plaisir de vous lire, vous revoir ou vous rencontrer,
Stéphanie BUONONATO
Art thérapeute et Coach au 11, place de l’église 42600 MONTBRISON
06 66 59 78 62
Prochains évènements
Pas d'évènements prévus pour le moment.
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Bonjour
Au travers de la déception, des blessures, des traumas peuvent être réactivés. Je me sens comme un château de sable ayant perdu ses fondements.