Vous êtes en colère mais vous préférez vous maîtriser, tenter de la gérer, la camoufler, la refouler, faire comme si elle n’était pas là ? Ou bien vous explosez littéralement comme un volcan, incapable de calmer votre impulsivité?
Avez-vous du mal à la sentir et à l’exprimer? Ou bien avez-vous pris l’habitude de l’exprimer avec pertes et fracas?
Si la tristesse et la joie, sont socialement plus acceptées, difficile d’accueillir la colère et pourtant…
Je remarque ces dernières années, comme la colère est globalement une émotion difficile à recevoir, à accepter et combien elle met en difficulté quand elle se présente à la porte. Que ce soit sa propre colère ou bien celle de quelqu’un à notre encontre, la colère est souvent confondue avec l’agressivité ou la violence qui sont plutôt l’expression d’une conséquence possible mais pas obligatoire ni nécessaire d’une colère mal comprise et d’un besoin conscientisé.
La colère est une émotion aux sensations et tensions physiques internes intenses et désagréables qui peut parfois s’exprimer d’une façon brutale mais qui peut aussi être tout à fait saine si sa fonction est bien comprise .
Elle traduit une insatisfaction, une frustration d’un besoin ou d’un désir. Elle est utile pour se défendre, se respecter et se faire respecter. Elle participe à la conscience de soi et à la protection de sa survie, de son intégrité, de son territoire… entre autres.
Elle vient d’un déséquilibre interne dû à l’ insatisfaction d’un ou plusieurs besoins et de la tentative de rétablir cet équilibre pour accéder à une paix interne.
A cela se rajoute, le report de cette insatisfaction sur une cible jugée coupable d’être l’obstacle à notre satisfaction et donc responsable de notre frustration.
Exemple : je rage de voir mon ordinateur s’éteindre alors que je viens de finir mon article. Mon ordinateur devient ma cible. Je fulmine devant la pluie qui vient contrecarrer mes plans aujourd’hui, la pluie devient ma cible. J’ai parlé trop vite et me suis trompée, je deviens ma propre cible et m’énerve contre moi même. Mon ami est en retard pour la séance de cinéma, je m’agace contre lui.
« La colère signifie trois choses:
- Je veux plus que tout quelque chose que je n’arrive pas à avoir,
- Je me raconte que quelqu’un devrait me la donner,
- Je m’apprête à me comporter d’une manière qui m’assure que je ne l’aurai pas »
Marshall B.Rosenberg
Premier conseil de la colère :
Je veille à repérer mon besoin insatisfait, ce que je veux plus que tout et que je n’arrive pas à avoir.
Si ce besoin est conscient, c’est plus facile mais ce n’est pas toujours le cas. La plupart du temps ce retour sur soi demande de bien se connaître, se comprendre, de repérer ce qui nous met régulièrement en colère ainsi que nos besoins et conflits de base. Pour cela, être conscient(e) et à l’écoute de ses mouvements internes et sensations physiques ainsi que ses pensées est essentiel mais pas toujours suffisant. L’aide d’un professionnel peut s’avérer utile.
Deuxième conseil de la colère :
Vérifie ta cible! Je vérifie sur qui ou sur quoi ma colère a choisie de se porter. Qui ou quoi est la cible?
Cela peut être réprimé et reporté contre soi, ce que choisissent, par exemple, les personnes introverties qui ne prendront pas le risque de l’exprimer et l’expliquer souvent par peur, la peur du jugement, de perdre de l’amour ou d’être jugée méchant(e) ou violent(e).
Cela peut être exprimé contre l’extérieur et selon les cas contre des cibles récurrentes ou pas. Exemple : les autorités, tel ou tel mouvement ou catégorie d’individus ou bien encore contre un proche ou des objets.
Vérifier sa cible, c’est prendre soin de soi et de l’autre.
M’énerver contre mon ordinateur, ne mettra pas mon article en ligne pour autant. Fulminer contre la pluie ne réglera pas mon besoin de contribution ou de confort pour la manifestation organisée a laquelle je veux participer et qui se déroule dehors toute la journée. M’énerver contre moi même pour mon erreur ne règle rien non plus et ne satisfait pas mon besoin d’estime de soi et d’accomplissement.
La cible est le besoin non satisfait et non pas quelque chose d’extérieur ou quelqu’un qui serait censé satisfaire un besoin le plus souvent non conscientisé et non exprimé.
Dans cette étape là, il est aussi essentiel de vérifier si l’insatisfaction vient d’un besoin réel et indispensable à son équilibre ou d’un désir tout à fait renégociable ou non essentiel. Différencier le besoin et le désir peut considérablement réduire la frustration et redéfinir une limite et une tolérance adaptée. Pour ce point, il peut s’avérer également utile de prendre le temps de faire un retour sur soi et observer avec plus de clarté ce qui est en jeu dans la situation.
Exemple : mon besoin d’ harmonie avec mon ami est essentiel, voir le début du film est plutôt un désir, la colère diminue d’elle même avec ce constat. Mon besoin de contribution est essentiel mais je peux reporter la date de parution de mon article, la pression interne diminue d’elle même à cette idée.
Suivre les conseils de la colère c’est se responsabiliser par rapport à ses besoins et sortir d’une attitude de victimisation ou d’une attitude de tyran ou de bourreau.
Troisième conseil de la colère :
Je vérifie que mes actions sont cohérentes avec la satisfaction de mon besoin.
Si je maugrée devant mon ordinateur et l’éteint vexée, aucune chance pour moi de résoudre ma difficulté à contribuer aujourd’hui et satisfaire mon besoin. Si je crie contre mon ami qui arrive en retard au cinéma, j’ai peu de chance de satisfaire mon besoin de me relier, mes besoins relationnels et mon désir de partager ce moment chaleureusement devant un film choisi ensemble.
Respirer et repérer sa cible réelle, permet de rétablir un comportement plus cohérent et plus adapté à la satisfaction de ses besoins.
Le conseil bonus de la colère :
La colère est une émotion qui génère une capacité extraordinaire à se mobiliser, à mettre en mouvement et à poser des actions. Pour être en paix, fait la paix avec la colère. Pour te respecter et te faire respecter, respecte la colère qui te montre la nécessité d’un mouvement pour rétablir l’équilibre. Quand cela est possible, quand tu en as les moyens et la conscience, la colère peut être une bonne conseillère.
Le problème c’est quand les besoins ne sont pas conscients, la cible faussée, les comportements inadaptés et les moyens limités. Dans ce cas là, c’est bien plus compliqué. Et parfois, il est nécessaire de demander de l’aide.
Alors la prochaine fois que vous verrez arriver la colère dans son habit de lumière faite juste de votre mieux, avec le plus de conscience possible, faite retour sur ce qu’il se passe en vous, observez vous, visez l’acte juste, celui qui vous rendra joyeux et en paix.
» Je suis hors de moi » est une expression qui nous montre le chemin, revenez en vous…. Faire ce premier pas, c’est déjà formidable pour ensuite proposer une communication paisible.
Et vous qu’en pensez-vous? La colère est-elle une bonne conseillère pour vous?
Stéphanie BUONONATO
Art thérapie et coaching au 4, rue de Beauregard 42600 Montbrison
06 66 59 78 62
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