Ressassez-vous souvent le passé? Repensez-vous souvent à vos erreurs avec en tête, le genre de phrases » J’aurais dû… », « Il aurait fallu… »…?
Vous attribuez-vous facilement la responsabilité ou la faute lors des conflits? Vous demandez-vous régulièrement ce que vous auriez dû faire, ce que vous pourriez faire, et quelle est votre part de responsabilité?
Vous laissez-vous facilement accuser ou avez-vous du mal a vous défendre quand on vous accuse?
Avez-vous la sensation de ne jamais en faire assez?
Si vous avez répondu oui à certaines de ces questions, peut être souffrez vous d’un sentiment de culpabilité exacerbé?
Le sentiment de culpabilité est normal, il fait partie des sentiments désagréables qui nous permet d’agir dans la relation avec plus de justesse, en respectant notre sens moral ou éthique avec bienveillance et respect pour l’autre. Le sentiment de culpabilité est un facteur d’un message d’amélioration essentiel pour mieux nous connaître et respecter les besoins de chacun dans nos relations. Sans lui, nous agirions sans jugement de moral et sans frein, ce qui serait redoutable et très dommageable.
Pour autant, chez beaucoup de personnes que j’accompagne, ce sentiment est très douloureux et totalement exacerbé. En faites vous partie?
1)La culpabilité en soi n’est ni bonne ni mauvaise
La culpabilité est un indicateur de ce qui est jugé « bien ou pas bien » par notre système de valeurs interne, selon la polarité « mal ou bien ». Elle nous indique quand nous pensons mal agir ou avoir une pensée non acceptable, « mauvaise ». Elle nous incite à être loyal-e dans nos valeurs humaines face aux autres , à bien traiter nos proches et moins proches et poser les bonnes actions pour cela.
2) Quel est le jugement?
Mais alors où est le problème?
La culpabilité en soi n’est qu’un indicateur que quelque chose ne va pas. Là où il peut y avoir problème c’est quand à la source et l’intensité du jugement en amont de la culpabilité. Et le facteur d’estime de soi face à ce jugement. Qui juge en vous? Et en fonction de quels critères? De quels repères, de quelle faute et de quelle justice?
En effet, dans nos rendez vous je remarque que beaucoup de personnes évaluent mal où commence le début et la fin de leurs responsabilités et ont au final du mal à juger de manière réaliste en fonction de repères aimants pour eux-elles . Beaucoup ont tendance à conclure et de manière automatique que ce qu’elles font est mal en référence à une éducation, à une croyance, une estimation, une évaluation interne ou une conclusion tirée par l’enfant qu’ils étaient face à leurs parents ou éducateurs ou même face à la morale de société ou d’une religion.
Le problème est donc quand le jugement de moral est porté par une référence acquise par l’extérieure et intégrée comme étant sienne sans remise en question. Quand elle repose sur une croyance limitante et non aimante pour l’individu.
Exemple : Osez-vous dire non à celles et ceux que vous aimez quand votre propre besoin n’est pas respecté? Osez-vous ne pas vous occuper d’un proche malade ou fatigué si vous n’en avez pas l’envie? Osez-vous ne pas faire le cadeau attendu ou dire la parole qui calme mais avec laquelle vous n’êtes pas d’accord? …
Et vous repérez-vous facilement le sentiment de culpabilité? Etes-vous conscient quand vous agissez à partir de ce sentiment ? L’espace des commentaires est à vous pour exprimer ce qui est difficile pour vous dans la culpabilité et dans quelles circonstances vous vous sentez facilement coupable.
Les personnes qui culpabilise beaucoup ont tendance à avoir du mal à s’accepter telle qu’elles sont avec leurs élans naturels et leurs besoins. Elles ont tendance à ne pas écouter leurs propres besoins et à être dans un altruisme déséquilibré ou excessif ou mal dirigé, à être dans un besoin d’aider ou une empathie excessive, à se sentir responsable du bonheur ou du malheur des autres, allant parfois même jusqu’à un sentiment ou un désir de toute puissance pas forcément conscient et alterné avec un sentiment d’impuissance.
Et vous avez- vous bien cerné les limites de votre responsabilité? Où commence t’elle et où s’arrête t’elle face à vos proches?
3) Nos sentiments sont souvent ambivalents face à celles et ceux que l’on aime et face à nous même
S’il y a jugements et culpabilité c’est qu’il y a faute pour celle ou celui qui se sent coupable. Oui mais voilà, si certain-es savent exprimer leurs désaccords, leurs critiques, d’autres se taisent pour ne pas être rejetés ou perdre l’amour de leurs proches ou bien utilise la culpabilisation pour avoir ce qu’ils ou elles désirent. Ce qui n’empêche pas la colère ou les sentiments et émotions désagréables. Il est évident que nos sentiments pour nos proches ne sont pas lisses et parfois, pour certaines personnes, il est difficile d’accepter ses sentiments négatifs et les exprimer dans une communication bienveillante sans se sentir coupable vu l’amour que nous leur portons également.
La colère et la tristesse se mélangent à la culpabilité et il est parfois une vraie pelote à démêler à l’intérieur de soi. Nos sentiments sont ambivalents face à nos proches aimés et c’est normal. Le savoir permet de faire le tri dans ce que nous ressentons et de prendre la responsabilité de ses ressentis, de remettre de l’objectivité dans les faits et dans la communication. Tenir compte de nos blessures, croyances et suppositions, interprétations n’est pas si simple et pourtant indispensable pour sortir de la culpabilité ou de la culpabilisation dans les relations.
4) Se sentir coupable ne justifie pas ses actes
Si trop de culpabilité est une source de souffrance et pas assez de culpabilité un état pouvant être pathologique et destructeur, le chemin n’est-il pas à chaque fois, celui de nous permettre une meilleure connaissance de soi, de l’autre et des besoins et élans respectifs de chacun afin d’améliorer notre capacité à être en relation?
Se sentir coupable et en être conscient est une étape. Reste encore à réévaluer et ajuster notre comportement, nos croyances et nos actes à la suite de l’évaluation. La communication est alors essentielle pour permettre à chacun d’exprimer ses besoins, ses demandes et ses limites et ainsi poser les actions nécessaires.
Stéphanie BUONONATO – Art thérapie et coaching au 11, place de l’église 42600 MONTBRISON -06 66 59 78 62
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