Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas comprises dans ma vie et beaucoup de situations où je ne sais pas quoi faire. Et pourtant, j’ai beaucoup « travaillé sur moi », comme on dit, et ceci par plein de méthodes différentes. Pour finalement, souvent, me demander à quoi cela servait puisque je souffrais toujours. Malgré les différents stages, formations, guérisons et accompagnement, quand la douleur est là,

elle est là et c’est tout.

J’ai rencontré des tas de gens en espérant comprendre, donner du sens et moins souffrir.

J’ai espéré trouver LE bonheur, comment faire de ma vie le nirvana, le paradis sur terre et la terre un paradis. J’ai cherché comment changer les choses, me changer, changer ma vie.

Et parfois j’ai réussi.

J’ai rêvé, j’ai espéré, prié, utiliser la loi d’attraction et plongé dans la spiritualité. J’ai tenté de prendre soin des autres, de la terre. J’ai cherché à rencontrer mon âme, trouver ma mission, chercher à connaître l’amour véritable, essayé d’être alignée, de développer mon intuition, de ré-harmoniser mes chakras, prendre confiance en moi, prendre soin de mon être astral, de mon karma et de mon évolution. J’ai chercher à élever ma fréquence vibratoire et me protéger des mauvaises ondes, rompre les relations toxiques et avec les pervers narcissiques. J’ai plongé dans mon passé pour comprendre mes conditionnements et explorer mon inconscient. J’ai essayé de libérer mon corps de ses toxines, fait des régressions dans mes vies antérieures, explorer le tantra et renouer avec la femme sacré que je suis. J’ai rencontré des guérisseurs de différentes traditions. J’ai fait venir des géobiologues dans ma maison, des spécialistes du feng shui, essayé pleins de techniques différentes et parfois farfelues.

La liste est longue de tout ce que j’ai mis en oeuvre.

J’ai tenté de combattre la pollution et la folie des humains, de contacter les anges et les esprits guides, de restaurer une harmonie et un équilibre, de me relier au grand tout et de m’éveiller à plus de conscience, à l’unité. Et même d’être quelqu’un « d’évolué » et quelqu’un de bien.

Et parfois j’ai réussi.

Mais rien à faire, quand la douleur est là, elle est là.

Et la douleur revenait.

Alors j’ai médité, cherché l’illusion dans mon mental et mon ego, j’ai fouillé le transgénérationnel, chercher le plan caché de l’Univers, essayé de guérir mes blessures d’âme et celles de mon histoire, décortiqué la relation à mes parents, voyagé dans ma sphère énergétique, jeûné pour me régénérer, mangé végan, crus et vivant, exploré le décodage biologique, le langage des oiseaux, épluché et testé la liste des thérapeutes et psychologues… J’ai aussi cherché les plus grands, ceux qui savent, ceux qui sont illuminés, éveillés et réalisés, ceux qui ont réussi.

J’ai accumulé les formations et les stages.

J’ai grandi, c’est vrai. Et j’ai réussi, finalement, beaucoup et plus, aussi à vivre de magnifiques moments et ma vie s’est transformée. Quel chemin parcouru finalement!

Mais toujours j’en revenais au même point. Malgré mon envie et tous mes efforts de tout bien faire comme il faut et de suivre les meilleurs enseignements, toujours au bout j’ai trouvé l’impuissance face à la douleur.

Alors je me suis arrêté, j’ai tout arrêté et je me suis demandé ce que je cherchais et surtout ce que je fuyais…

Nul ne peut contrôler la vie,

la faire rentrer dans le moule de ses désirs. 

J’ai pleuré, longtemps, mon impuissance, ma douleur devant la douleur!… Devant l’état du monde, de la nature, devant mon état d’ humain, devant l’injustice, devant l’impuissance, devant la souffrance et l’incompréhension, devant l’insensé, devant l’impermanence, devant la mort, devant l’inacceptable et l’intolérable, devant tout ce que je ne peux pas nommer et devant tant encore….

J’ai voulu tout arrêter. J’ai remis en question ma vie professionnelle et personnelle. Je me suis remise en question mais j’ai aussi remis en question le sens de la Vie et de ma vie.

Manger sain, « travailler sur soi », s’éveiller à plus de conscience, suivre un chemin spirituel et bien se comporter n’évitera pas la douleur, la mort, la maladie, les pertes et les fracas, les échecs et les douleurs, l’état d’être humain.

Vouloir changer et être heureux est devenu tyrannique et empêche de s’abandonner pleinement à la vie. Il faut maintenant être heureux et performant dans tous les domaines. Vous vous rendez compte : il faut RÉUSSIR sa vie. Rien que ça!

Accepter d’être humaine et vivante, accepter d’être moi, aura été une épreuve de longue haleine. Et ce n’est pas fini.

La vie se vit et c’est tout. Il n’y a pas tant à comprendre ou à changer que : à vivre!

 

Aucun thérapeute, guérisseur ou guide, aucune méthode ne vous protégera ou ne vous guérira de la condition d’être humain. Il n’y a aucune assurance vie qui protège de la douleur. Et c’est finalement tellement libérateur. Aucune pilule à avaler qui garantie une vie facile et sans heurts, qui garantie le bonheur et élimine la douleur.

La vie est imprévisible et indomptable, elle jaillit de son mystère. Rien ne sert de vouloir la maîtriser, la gérer, la contrôler, accepter ce qui ne n’est pas acceptable, fuir la douleur ou penser y échapper. Même si vous faites tout comme il faut, personne n’est épargné par la vie et cela n’est pas signe de maltraitance de la vie à votre égard, cela ne veut pas dire que vous avez quelque chose à régler, à guérir ou à vaincre, … C’est juste la vie.

Combien d’entre vous, me témoignent que malgré une alimentation « saine », le cancer est quand même apparu. Que malgré leur cheminement spirituel le décès, l’accident d’un proche a été terrible, malgré Tout ce qui a été fait, la souffrance est encore là. Rien ne protège de la vie et il ne s’agit pas de se protéger de la vie. 

Il ne s’agit pas, non plus, de refuser l’anesthésie ou l’antalgique quand la douleur est trop forte. De refuser l’ablation, la greffe, ou tout autre opération. Il s’agit juste de se rappeler de ce qu’est la vie et de ce qu’est être un être humain.

Cela ne veut pas dire non plus, qu’il n’y a rien à faire. Nous sommes tellement puissants à puiser en nous de nouvelles ressources et à nous transformer et évoluer au gré des vents de notre vie. Notre corps est un puissant réservoir de dépassement de soi. Notre psyché, une source de résilience fabuleuse et la vie merveilleuse de grandeur, de beauté, de surprises et de miracles. Les actions tellement porteuses de belles réalisations, et les prises de conscience tellement libératrices.

Toutes ces expériences ont libérées des pans entiers de mon être et de mon histoire et m’ont apprises une chose : Le travail sur soi est un travail d’artisan et d’artiste, de patience, qui permet d’alléger, d’apporter plus de souplesse, de libertés, plus de paix, plus de recul et de forces, qui permet beaucoup de choses qui paraissent de prime abord impossibles. Qui permet face à la douleur parfois d’éviter d’y rajouter de la souffrance mais en aucun cas ne permet de l’éviter. 

Et puis, si l’on y réfléchit un peu, et sans tomber dans le masochisme, ne plus souffrir reviendrait à ne plus sentir, ne plus être sensible, ne plus être humain et ne plus vivre. Ce que certains choisissent pour se protéger et se défendre. De mon côté, je ne veux pas être en paix de façon permanente, je veux continuer à pleurer et à me mettre en colère devant l’injustice et l’intolérable, je veux continuer à être sensible et humaine. Je veux continuer à vous accompagner avec humanité!

Alors de tout cœur, attention aux versions édulcorées ou à la tyrannie du bonheur et de la réussite, de la confiance en soi et de la sérénité, attention au marketing de la spiritualité, du bien être et à son commerce. 

J’ai mal devant tous ces rendez vous où je vois tous ces gens formidables qui se débattent devant cette tyrannie du bonheur et de bien être.

STOP!

Que cela soit clair, je ne dit pas que cela est mauvais et c’est même très utile. De mon côté , je continue à cheminer, à explorer avec certains de ces outils. J’en ai d’ailleurs fait ma profession, mon métier, c’est dire. Je dis juste qu’il faut vérifier ses intentions et ses besoins dans ces démarches là.

 

Arrêtez de maltraiter

les humains que vous êtes. 

 

Arrêtons de nous maltraiter nous même. Arrêtons de nous demander l’impossible! Moi en tout cas, j’arrête de maltraiter l’être humain que je suis.

Acceptons la fragilité, la faiblesse, l’impuissance, acceptons de ne pas savoir, de s’écrouler sous la douleur, acceptons d’être humains.

 

Aujourd’hui :

« Un pas à la fois me suffit » Gandhi

Et vous?

 

Au plaisir de vous lire, de vous revoir ou de vous rencontrer.

 

Stéphanie BUONONATO – Art thérapeute au 11, place de l’église 42600 Montbrison

06 66 59 78 62

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